Audiovisuel et Nouvelles technologies - Partie 2

3 – Programme des cinq journées :

Audiovisuel et Nouvelles technologies, Culture, Education, Formation. Quels outils pour quels usages ? proposait :

– Un séminaire avec conférences/débats, ateliers, et commissions spéciales,
– Une semaine de manifestations culturelles,
– Un glossaire «  Audiovisuel et Nouvelles technologies » avec texte et disquette, élaboré par Michel Agnola,
– Un appel d’offre à projet et le label CEIS,

Le Séminaire accueillant plus de 200 personnes rassemblait :

– Des intervenants, spécialistes de l’Audiovisuel et des nouvelles technologies, chercheurs, universitaires,  techniciens, formateurs, industriels, artistes,
– Trente stagiaires européens sélectionnés sur dossier, issus des systèmes éducatifs, des réseaux culturels, des centres de formation professionnelle, des lieux de création, de production et de diffusion,
– Des représentants des institutions régionales, nationales et européennes.

Il proposait des conférences-débats et des ateliers.

Les conférences-débats étaient ouvertes à tous les participants et se déroulaient, le matin, à l’espace Van Gogh.

Dirigées par le philosophe Alain Renaud elles proposaient des communications, des comptes-rendus d’expérimentation, des tables rondes,  réunissant autour d’une même problématique des spécialistes d’horizons différents.

Les ateliers « Formation » et « Fabrication » étaient réservés aux stagiaires et se tenaient les après-midi dans la Chapelle Saint Martin du Méjan située à coté du Cinéma Le Méjan.

Conduits par des « maîtres d’atelier », ils permettaient l’accès aux outils (démonstrations, manipulations), ainsi qu’à des expériences en cours (groupe de travaux autour d’un même outil, conférences « transversales », échanges individuels).

Les ateliers « formation » étaient centrés sur les problématiques liées à l’utilisation de l’Audiovisuel et des nouvelles technologies dans l’enseignement, la formation et la diffusion culturelle. Ils répondaient aux besoins spécifiques exprimés par les stagiaires au moment de leur inscription et couvraient des champs disciplinaires tels que « langue maternelle et langues étrangères », « Architecture et Urbanisme », Médecine et Biologie », «Arts plastiques et Photographie », « Musique », « Littérature et spectacle vivant », « Cinéma et Audiovisuel » « Histoire et Archéologie », ou bien encore «  Formation continue et Communication dans l’entreprise »

Les ateliers « Fabrication » (un atelier « Son » et un atelier « Image ») donnaient aux stagiaires la possibilité d’expérimenter quelques nouvelles techniques de création de l’image et du son. À chacune des cinq journées correspondait un thème spécifique.

La première journée, présidée par Jean Audouze et Pierre Baqué, était intitulée « l’état des lieux ».

Elle permettait , notamment, à Thierry Gaudin, directeur du Centre de Prospective et d’Evaluation du Ministère Français de la Recherche et de la technologie, de présenter « l’Histoire et les prospectives des nouvelles technologies », à Thierry de Smet , Docteur en Communication de l’Université de Louvain ( Belgique), de traiter de «  l’émergence d’un nouvel espace-temps induit pat les nouvelles technologies », ou bien encore à l’architecte Paul Chemetov, de poser la question des rapports entre la présentation des projets architecturaux et urbanistiques en images de synthèse parfaites et luxueuses et la réalité souvent décevante de leur réalisation.

Cette première journée permettait également à Elena Braun, Directeur adjoint d’Euréka Audiovisuel, et à Jean Claude Delmas, Délégué TVHD du groupe France TELECOM, d’aborder la TVHD « à l’heure des programmes » , à Nadia Telmann, informaticienne, professeur à l’Université de Genève, de se pencher sur « les imaginaires numériques ». et à Robert Le Corvec, directeur de France TELECOM du département des Bouches- du- Rhône, de présenter « Numéris  : un support de communication universelle qui allie sons, données et images ».

Une table ronde composée notamment de Sigfried Hermann directeur de l’institut de la recherche scientifique sur les media (Vienne, Autriche), Pierre Hénon, Directeur de l’Atelier d’image et d’Informatique de l’ENSAD (France), Suzette Ghodsi-Josse , inspectrice des moyens audiovisuels au ministère de l’Education Nationale de la Communauté Française de Belgique, Gabriel Belotti, de la faculté d’architecture de Milan, Carol Lorac de l’Université de Londres (Grande Bretagne), traitait du problème de «  L’accès et l’utilisation de l’Audiovisuel et des nouvelles technologies dans les systèmes éducatifs et les lieux de formation et de diffusion culturelle ».

La matinée de la seconde journée, intitulée « du Cinéma d’Eisenstein à l’audiovisuel numérique et aux univers virtuels » était présidée par René Berger, expert à l’UNESCO et Président de l’Association Internationale des critiques d’Art, et par le compositeur Michel Fano.

Tandis que le philosophe Alain Renaud abordait le problème de « la continuité et des ruptures entre le Cinéma et l’imaginaire numérique », Philippe Queau, Directeur du département Prospective à l’I N A, traitait « de l’Image analogique à l’image numérique », Philippe Manoury , compositeur et Miller Pucket informaticien à l’IRCAM « du son acoustique au son numérique », Maurice Prost , PDG de Mikros Image présentait et analysait le travail effectué par l’infographiste Eve Ramboz, sur le film "Prospero’s book" de Peter Greenaway.

L’après-midi, dans le cadre des ateliers « formation », les maîtres d’atelier Alain Chaptal, Directeur de l’ingénierie éducative au CNDP (France), Don Foresta, professeur à l’ENSAD (France), Peter Eusler (journaliste et producteur – Autriche), Suzette Ghodsi inspectrice des moyens audiovisuels au ministère de l’Education de la Communauté française de Belgique donnaient une conférence transversale consacrée « aux usages des réseaux et à la complémentarité des outils ».

À cette conférence transversale succédaient trois ateliers :

– Le premier abordait l’utilisation du CDROM et du CDI dans l’apprentissage de la langue maternelle et des langues étrangères, dans la pratique de la littérature et du spectacle vivant, dans la formation continue en entreprise ;
– Le second traitait de l’utilisation du Vidéodisque interactif dans le champ de l’architecture et de l’urbanisme, de la géographie et de la cosmologie, de l’histoire et de l’archéologie,
– Le troisième permettait l’expérimentation de logiciels liés à la Médecine et à la Biologie, à la Musique, aux Arts plastiques, au Cinéma et à l’Audiovisuel.

Dans le cadre des ateliers « fabrication », les maîtres d’atelier, dont Benoit Labaye, Directeur général de Neurones cartoon (Belgique), les cinéastes Danielle Nyst, Jean Louis Nyst (Belgique) et Yves Gautier (France animaient une conférence transversale intitulée « les problématiques de création induites par les nouvelles technologies »

Puis les stagiaires se répartissent dans les ateliers « image » : (atelier Image 3D, atelier palette graphique, atelier Macintosh, atelier Caldera, atelier Silicon Graphics...) ou dans les ateliers « son » (atelier IRCAM, atelier Numera).

Une Commission spéciale confiée à la chorégraphe et directrice de l’IPMC (Institut de Pédagogie Musicale et Chorégraphique) Dominique Dupuy permettait à des chorégraphes, des compositeurs, des historiens de la danse, de mettre en valeur l’apport de l’outil multimédia interactif dans l’apprentissage du geste et la scénaristique chorégraphique.

La matinée de la troisième journée intitulée « virtualité et facteurs humains » était consacrée au rapport entre le monde virtuel et celui des humains.

Présidée par le Docteur Charles Mérieux et Jean-Michel Arnold, cette matinée montrait les avantages, les limites et l’évolution de l’Imagerie dans les domaines de la Santé et de la Défense.

Tandis que le Professeur Patrick Madelat, gynécologue obstétricien (hôpital Bichat Paris), parlait de « vérités et mensonges » à propos de l’imagerie scientifique, le Docteur Levaillant, gynécologue échographiste à l’hôpital de Créteil (France) taxait l’échographie tridimensionnelle de « miroir déformant des outils de la communication », mais tous deux s’accordaient à souligner l’importance de l’imagerie médicale dans la recherche, la chirurgie, la médecine préventive et prédictive, l’influence de son développement sur les équipements hospitaliers et la formation du corps médical.

Le Docteur Santucci du département Recherche du Ministère de la Défense et Patrice Roux, chargé de la prospection à la SOGITEC (groupe Dassault Aviation) démontraient le rôle moteur des industries de la Défense dans l’innovation technologique tant dans le domaine de l’image de synthèse que dans celui de la création des mondes virtuels, en même temps qu’ils soulignaient la nécessité de mettre, face à la sophistication technologique, la primauté du facteur humain.

La dernière intervention de la matinée, celle de Francis Pichault, Directeur du laboratoire d’études sur les nouvelles technologies de l’information et de la Communication et les industries culturelles à l’université de Liège (Belgique) portait sur la façon dont les relations dans l’entreprise étaient transformées par les nouvelles technologies et notamment comment elles introduisaient de nouvelles donnes dans les rapports au pouvoir.

L’après-midi, après avoir suivi une conférence transversale sur les usages du vidéodisque dans le domaine de la recherche et de la pédagogie en imagerie médicale, donnée par le professeur Jean Claude Lamielle de l’hôpital Pitié Salpêtrière (Paris) et Henri Louis Poirier de la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette, les stagiaires retournaient poursuivre leurs manipulations et expérimentations dans leurs ateliers respectifs.

Parallèlement une commission spéciale, présidée par le Docteur Charles Mérieux, permettait aux Docteurs Jean Marc Levaillant et Jacques Bady de présenter leur projet d’une banque d’images médicales qui serait abritée par le CEIS.

La quatrième journée, intitulée « Arts, Culture, Education et Multimédia » était présidée par Alain Auclaire, Directeur général de la Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites (CNMHS) et Hubert Nyssen, écrivain, fondateur des Editions Actes Sud. La matinée permettait au cinéaste autrichien Titus Leber de présenter son « musée imaginaire interactif », à Sylvie Merviel (Valenciennes, France) sa « visite virtuelles guidée du musée » à Jean François Depelsenaire (ENSAD, Paris), d’aborder la question de « la gestion documentaire des collections publiques de l’Art du XXéme siècle : le videomuseum ».

Elle permettait également à Christian Delecourt, Président d’Euro CD France,  au journaliste Didier Desormeaux, responsable de la formation à FR3,  de poser la question des nouvelles approches pédagogiques qu’impliquaient l’existence et l’utilisation de l’Audiovisuel et des nouvelles technologies, tant dans les domaines de l’Education, de la formation que dans celui de la diffusion culturelle et de la Santé.

L’après-midi était consacrée, après la tenue d’une conférence transversale traitant des usages du CD ROM et du CDI,  à la poursuite des activités dans les différents ateliers.

La cinquième journée, présidée par Gaetano Adinolfi, secrétaire général adjoint du Conseil de l’Europe et Président d’Eurimages, était consacrée aux « enjeux économiques et enjeux culturels ».

Après avoir souligné l’importance et la nécessité d’une formation des professionnels européens de l’Image et du Son face aux nouvelles exigences du marché et des publics, différents intervenants mettaient en lumière les difficultés qu’auront à surmonter les fabricants européens de l’électronique « grand public » face à la concurrence japonaise,.Ils insistaient sur l’urgence de la prise en compte par les créateurs, les producteurs et les diffuseurs de l’audiovisuel et des nouvelles technologies européens, des besoins des publics et des lois du marché.

Après avoir évoqué le rôle des medias de mass et en premier lieu celui des télévisions, soumis au double discours de l’idéologie technique et de l’idéologie politique, mais garants de la démocratie,  Dominique Wolton, Directeur du laboratoire Communication et Politique du CNRS ( France) mettait en garde contre un engouement intempestif pour la « nouveauté qui n’est pas forcément un gage de qualité ».

Enfin, dans son intervention de clôture, Ricardo Petrella, Directeur des Nouvelles technologies auprès de la Communauté Européenne, mettait en évidence le fait que l’Audiovisuel et les nouvelles technologies, porteurs de nouvelles valeurs,  impliquaient la mise en place de nouvelles stratégies d’Information, de Communication, d’Education,  de Production et de Diffusion culturelles.