François Chouquet

FAUX PAS (50’44”) – Production Mora Films et Michel Dubois -1983
Ce film raconte "le périple de deux accompagnateurs de promenades à poney pour enfants au jardin du Luxembourg à Paris dans leurs galères quotidiennes jusqu’au jour où…"

Éléments de biographie (par lui-même)
« Je suis né (...) dans la cité des Frères LUMIERE. (...) Si bien que, jeune freluquet, déjà, j’étais mûr pour les excentricités cinéphiliques.
En 1964, avec quelques amis, irrités que nous étions de devoir reluquer « Monika » en catimini ou d’assister au « Jugement des flèches » dans un lointain cinéma de banlieue, nous décidons de mettre au point un ciné-club, baptisé LUMIERE bien entendu, grâce auquel nous avons pu, durant quatre ans, satisfaire notre boulimie et nos caprices. (...)

Séduite par notre conviction, la Cinémathèque de Langlois nous offre alors la possibilité d’extases interminables en nous confiant la responsabilité de son antenne lyonnaise de 1967 à 1968. Flashes back. Truffaut dans la cabine, qui surveille nerveusement la projection de son film. Losey dans notre 2CV pourrie un soir pluvieux de novembre. Astruc qui s’inquiète d’un bon coin pour saucissonner. Sternberg qui rougit en parlant de Marlène. Le rire de Renoir dans le grand amphi de la fac. Lotte Eisner, diaphane, dans les couloirs du Grand Hôtel. Langlois bien sûr, complètement speedé, escaladant quatre à quatre les marches de l’interminable escalier qui conduit à une des salles. « Le rêve est un monde, le monde est un rêve. » (...) 1968. Le cinéma nous apparait, soudain, secondaire. « Juste une image ». Faux pas fatal, probablement. (...) En route pour de nouvelles aventures. (...)

J’avais donc entrepris de philosopher aux universités et je pratiquais alors la palabre et l’argutie si bien qu’un beau jour l’agrégation me tomba dans la bouche comme une caille bien rôtie. (...) J’en oublie mes vieux démons de cinéma. Je ne me grise plus que de concept. Adieu l’image ! Et puis adieu la France. (...) Envie d’espace. Envie d’ailleurs. Me voici donc en Tunisie, grand Sud, enseignant de philosophie aux fils du désert. Mise au point du ciné-club de Gabès (...). Découverte de Chahine. Un petit groupe d’amis, qui marche au cinéma. Et qui tourne un film sur l’émigration. (...) Je tourne autour de leur tournage. Puis je décroche. (...)

Je file au Sud, toujours plus au Sud. Vers les tropiques.
Me voici dans les Iles. A Madagascar. (...) Huit ans. Prof de philo au Lycée de Tananarive, je découvre le plaisir de l’insularité, le bonheur d’autres rythmes, le goût indéfinissable d’une société subtile. Sensualité et musique. La vie, peut-être. Adieu le concept. Pourtant, au bout du temps, toutes ces robinsonnades commencent à chatouiller mon amour-propre. Les lieux que j’avais voulu quitter me rappellent à l’ordre de leurs règles. On peut changer d’espace, on peut changer de temps, on ne change pas d’histoire. (...) Préparation d’un troisième cycle sur Stroheim-Renoir-Pasolini. Mes vieux démons m’ont repris. »
Ainsi naquit « Faux pas » en 1983, puis entre cours de philosophie à l’université, dans les prisons auprès des détenus, engagement avec les Sans-papiers... suivront :


1985 « Van der Keuken » (Sur la méthodologie du documentaire), 1988 « L’Ile Rouge » (Sur la musique Malgache) Diffusé sur Arte en 1990 1990 « Le voyage extraordinaire » (Des handicapés mentaux en vacances) 1996 « Les Baladins du km 18 » (L’hôpital psychiatrique à Madagascar) 1997 «Henri Laborit, Itinéraires » 2005 « Comme un seul homme » (Sur les Réfractaires non violents à la guerre d’Algérie).
2008 « Maurice et Léon… et la chaussure verte » (Sur le bottier Maurice Arnoult)
2012 « L’Opéra de Katisoa » (l’Opéra de quat’sous version malgache)  2012 « La Paix ! » (Captation de la pièce de théâtre d’après Aristophane par la troupe Landyvolafotsy et Philippe Colin)
2013 « Un pas en avant ! » (La marche vers Tunis des Sans-papiers de l’association Droits Ici et Là-bas)
2014 « De l’Outil à l’œuvre » (Sur le sculpteur Bernard Geoffre)